La FSU dénonce une rentrée pas à la hauteur des enjeux

Les responsables départementaux de la FSU mettent en avant des conditions de travail dégradées, des élèves en difficulté et un protocole sanitaire loin de permettre une rentrée en toute sérénité.

Nous sommes très inquiets d’un point de vue sanitaire pour commencer », déclare Cédric Turco, le secrétaire départemental adjoint du SNUipp-FSU. « Le Var est passé en zone rouge, le virus circule beaucoup et a cette rentrée, nous n’avons dans ce domaine aucune garantie aussi bien pour les enseignants que pour les élèves », poursuit-il, en expliquant que les contraintes locales empêchent de mettre en place les gestes barrières. Clairement : « Quand on a une classe qui est petite et qui accueille 26, 28, 30 élèves, garder la distance d’un mètre entre élèves c’est juste impossible… »« C’est tout de même extraordinaire d’établir un protocole sanitaire sans même évoquer les cantines », intervient à son tour Maryvonne Guigonnet. « C’est quand même là où les élèves vont lever leur masque. Et on sait qu’on ne peut pas les mettre à un mètre les uns des autres, qu’ils vont être brassés. » La syndicaliste pointe également le problème des internats du département dans lesquels les chambres et les sanitaires sont partagés. « Là encore, pas un mot, pas une ligne. C’est se moquer du monde, de dire qu’on a préparé la rentrée. »

Insuffisamment préparée

Les enseignants ne sont d’ailleurs pas plus sereins sur le volet pédagogique : « Pour certains élèves, ça fait 6 mois qu’ils n’ont pas mis le pied dans une classe. Et au mois de septembre, on va devoir mettre en place les évaluations nationales. Ça ne tient pas la route », lâche Cédric Turco.

Dominique Queyroulet, pour le second degré, évoque quant à lui « des conditions de travail qui vont être très dégradées ». « Et elles étaient déjà très difficiles avant l’épisode de la Covid avec une augmentation du nombre d’élèves et une diminution des postes », rappelle-t-il.

Les responsables de la FSU veulent également alerter sur les nombreux décrochages d’élèves du fait de la crise sanitaire qui viennent encore accroître les inégalités. Et dénonce l’absence de réponse adaptée pour remettre à niveau les classes. « Plus de 10 % d’élèves qui auraient dû se réinscrire en lycée professionnel ne l’ont pas fait », signale Andrée Ruggiero. « Nous avons une population encore plus fragile que les autres », rappelle l’enseignante qui déplore l’absence de réponse de l’Éducation nationale en termes de moyens : « Il n’y a pas eu de retour sur les suppressions de postes. Dans ces conditions, on voit mal comment on va pouvoir remettre nos élèves sur pied », regrette-t-elle, en déplorant les moyens énormes donnés aux entreprises pour relancer l’apprentissage mais rien pour les lycées professionnels.

LIEN VERS LA SOURCE: article La Marseillaise