PROJETS DE PROGRAMMES DE BAC PRO

AFFAIBLISSEMENT ET
NÉCESSITÉ DE MOYENS HORAIRES

Après adoption par le Conseil supérieur des programmes (CSP) et validation par la Direction générale de l’enseignement scolaire (DGESCO), les projets de nouveaux programmes d’enseignement général pour les classes de 1re et de terminale ont été mis en ligne. Pendant 2 semaines seulement, le ministère organise une consultation de la profession par internet.
Une nouvelle fois, le ministère ne créée pas les conditions d’un réel échange avec les professeur·es de lycée professionnel. Le peu de temps accordé alors qu’ils et elles sont déjà surchargé·es par la mise en place de la réforme ainsi que les modalités mêmes de consultation laissent peu de doute quant au peu de cas fait par la DGESCO des remarques et propositions des collègues. Ce fut déjà le cas pour les programmes de CAP et de 2de et force est de constater que les projets de programmes n’ont pas pris en compte les remarques et suggestions déjà émises il y a plus de 6 mois.

Globalement, ces nouveaux programmes peuvent apparaître ambitieux. Cependant, les notions sont affaiblies et certaines disparaissent.
En histoire, par exemple, la place des femmes dans l’histoire ou encore l’histoire du monde ouvrier sont noyés dans des thèmes plus larges et nombreux. Ces notions ne pourront qu’être éventuellement évoquées mais sans être approfondies. En PSE, ce sont des notions sur le budget ou les assurances qui, elles, disparaissent…
De plus, avec la diminution des horaires attribués et la co-intervention, les enseignant·es seront en difficulté pour traiter l’ensemble des programmes. La solution consistera alors en un simple survol des thématiques. Certaines préconisations inscrites, notamment en mathématiques, sont d’ailleurs parfois de privilégier le fait de « connaître » les notions présentées plutôt que de « savoir » les appliquer.

À l’opposé du discours ministériel, ces propositions de programme entérinent l’abandon d’une formation complète et équilibrée des jeunes de la voie professionnelle.
Pour le SNUEP-FSU, ces projets de nouveaux programmes rendent d’autant plus nécessaire la restitution aux heures disciplinaires des horaires dévolus aux dispositifs pédagogiques imposés par la réforme. Il est nécessaire aussi d’augmenter les dédoublements dans les enseignements généraux pour que certaines notions parfois complexes soient au final réellement maîtrisées par les élèves des lycées professionnels. Atteindre l’ambition de valorisation de la voie professionnelle passe par des moyens ambitieux.

Paris, le 13 novembre 2019

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Les projets de programmes sont consultables ici.