RENTRÉE MÉDIATIQUE AU LYCÉE DU MUY (VAR): L’ENVERS DU DÉCOR.

Le vendredi 30 Août,  le 1er Ministre et le Ministre de l’Education Nationale réalisaient leur opération de communication au Lycée du Val d’Argens (Le Muy, Var). Officiellement, leur venue devait illustrer la volonté d’établir un « dialogue apaisé et constructif » avec les professeurs de l’établissement.

De la com’ mais aucune communication.

Mais, les équipes pédagogiques ont rapidement étaient mis face à une tout autre réalité, loin des intentions affichées. L’encadrement qui laissait peu de place à la spontanéité de l’échange, du dialogue avec les ministres, a été vécu, pour beaucoup de professeurs, comme une « prise d’otages ». Tout a été fait pour que les enseignants se taisent, face office de figurants et surtout, surtout n’émettent aucune critique des réformes mises en place.

L’arrivée des ministres n’a jamais été annoncée aux enseignants pour ce jour de prérentrée. Seule leur est envoyée une recommandation d’arriver avant 8h30.  Ils découvrent également qu’après la présentation des réformes et les “échanges” avec les ministres,  trois ateliers de travail sur des thèmes prédéfinis se dérouleront, avec des professeurs désignés.

Les syndicats volontairement éloignés de la rencontre.

             La délégation de la FSU (SNUEP, SNES, SNEP) qui devait être reçue initialement après le buffet,  apprend le matin même qu’elle sera finalement reçue dans la matinée mais à la sous-préfecture de Draguignan (et non au lycée). La délégation FSU est donc volontairement écartée de ce moment de « dialogue » et ne pourra donc pas participer au temps des questions.

A la sous-préfecture, La FSU est reçue par Mme la Conseillère éducation, enseignement supérieur, jeunesse et sports du premier ministre durant 40 minutes d’entretien seulement!

Un entretien ubuesque avec la Conseillère du premier ministre.

             Le déroulement de l’entretien  donne le sentiment général que du côté du Ministère on avance au pas de charge en “naviguant à vue”  et en improvisant au fur et à mesure de l’avancement de ces réformes vues les interrogations qui restent en suspens sans donner de réponses concrètes sur grands nombres de sujets.

Concernant la réforme de la voie professionnelle, Mme la conseillère du premier ministre est étonnée qu’il y ait des questions posées sur cette réforme tant les choses sont toutes bien cadrées et engagées, selon elle.

Le SNUEP-FSU rappelle alors que les collègues commencent l’année sans que les programmes de 1ère et terminales Bac Pro aient été publiés et sans connaitre les modalités d’évaluation (seul le décret paru au J.O ce 5 septembre décrit ces modalités pour les CAP). A cette première incertitude, s’ajoutent  l’angoisse et l’inquiétude concernant la mise en place des heures de co-intervention.

Le SNUEP-FSU rappelle qu’il n’est pas opposé à ce principe, mais certainement pas aux conditions imposées par le ministre. La co-intervention doit être un dispositif supplémentaire et l’horaire ne doit pas être amputé aux Math-Sciences et Lettres-HG à hauteur de 50% des enseignements dus aux élèves. La réponse donnée ce jour à notre intervention a été  “qu’ils allaient vérifier l’information” !

De façon ostensible, Mme la conseillère du premier ministre montre son mépris. Elle empêche ainsi, en faisant semblant de s’étonner des modalités de mise en œuvre de la réforme, toute possibilité de remise en cause et de contestation.

Les ministres communiquent, nient la réalité des conditions d’enseignement qui se dégradent, du fait de ces nouvelles réformes, les enseignants souffrent, mais tout va bien ! (Voir l’article ici sur la démarche du Snuep auprès du CHSCT qui a confirmé ces risques). Aussi le Snuep-FSU continuera de combattre par tous les moyens cette réforme qui va à l’encontre de l’intérêt des professeurs et des élèves de l’enseignement professionnel public.

Pendant ce temps là au lycée…

Les échanges se poursuivent sans les élus FSU de la délégation. Le temps des questions est très encadré; cela se passe par séquence, chaque séquence commençant  par les questions des professeurs, les ministres répondant ensuite à certaines d’entre elles. Peu de professeurs souhaitaient participer à ce simulacre de dialogue. Les quelques questions sur la réforme ont été bien entendue occultées, les réponses faites d’éléments de langage.

Les ateliers prévus n’ont pas été filmés, les collègues ayant refusé de participer à cette opération de propagande. Même si des échanges ont été possibles hors caméra, notamment sur la question du financement du chef d’œuvre, aucune réponse n’a été donnée.

Le gouvernement a annoncé lors du reportage que les professeurs du lycée n’ont pas de problème sur les emplois du temps alors que ces mêmes professeurs n’ont pas encore connaissance leur service au moment de cette déclaration…

Evidemment la réalité est tout autre, de nombreux problèmes apparaissent en cette rentrée, au lycée du Val d’Argens, comme dans tous les LP de l’académie : des heures élèves obligatoires passées aux oubliettes, la mise en place de la co-intervention…

Tous les syndicats de la FSU ont montré qu’il est indispensable, malgré la volonté du ministère de passer outre les syndicats, d’insister, d’être en première ligne pour défendre l’intérêt des collègues et des élèves…de dénoncer à chaque fois cet engrenage infernal.

La Section Académique du Snuep-FSU Nice